Arrivée mystérieux

Narik s'approcha d'une taverne. " Auberge de l'Ours Endormi"

*Ouais ça a l'air pas mal*

Il entra dans la taverne. Les personnes qui étaient a l'intérieure se turent, il s'approcha du comptoir et les conversations reprirent.

- J'aimerais une chambre pour une personne. Et la plus silencieuse s'il vous plait.
- Avez vous de quoi payer ?
- Voila

Narik sortit une bourse assez bien garnie. Sa main recouverte de son armure griffue donna un grand silence. Il la glissa bien vite dans son grand manteau.

- Tenez, pour la chambre et pour le repas.

Puis il s'installa à sa table. Le silence se brisa mais les voix étaient bien basses en voyant cet homme enroulé dans sa cape rouge. On lui apporta de quoi manger et une bonne chope de bière. Narik commença a manger tranquillement. Regardant la décoration intérieur de la taverne, elle portait bien son nom, une tête d'ours était accroché sur le comptoir.

L'Ours endormi était un établissement bien fréquenté, ou du moins, moi mal que pas mal d'aberges.
Héléna Malgorn, en ville depuis peu, siégeait parmi les clients les plus banals, dans un coin un peu plus calme de l'auberge.
Devant elle, une simple coupe de vin rouge, à peine entamé.
Elle avait bien remarqué quelques oeillades interressées de la part de certains client, mais ne semblait pas s'en embarasser.
Tant qu'ils n'approchaient pas de trop prêt...

Un homme entra, et avec lui, une vague de froid entra dans l'auberge. Le silence se fit, et tous les attablés contemplairent le noueau venu, solitaire, qui se dirigea d'un pas assuré vers le tenancier. Héléna se saisit de son verre, porta à ses lèvres le liquide couleur sang, et le vida.
L'homme étrange s'entretenait avec le pauvre propriétaire, qui ne semblait vraiment pas à l'aise en face de lui. Surtout pas depuis qu'il avait montré sa... main?

La noble arqua un sourcil, de plus en plus intéressée par le nouvel arrivant. Un aventurier? Un meurtrier en cavale? Les yeux gris de la jeune femme suivirent l'inconnu, qui prenait place, et se faisait servir une bière.
Une de ses mains pâle replaça machinalement ses long cheveux sombres, et elle se releva, se dirigea vers le mistérieux client et en arrivant à sa hauteur lui glissa ces quelques mots:

-Rares sont les hommes qui parviennent à obtenir le silence et les murmures après une simple entrée. Je suis impressionnée... M'autoriseriez-vous à partager votre repas?

La jeune femme prit donc place, princière, en face de l'homme, qui saisit son verre de bierre...
Une lueur anima les yeux gris, entre surprise et convoitise, devant la somptueuse armure qui couvrait la main de l'homme.

Armure qui teintait son visage d'armertume, plus que de fierté. Etrange... Pour un tel bijou, la noble était persuadée que beaucoup se seraient damnés.

Il se présenta comme étant Narik Méridor, un vagabond qui semblait sortir de la norme par son histoire et son armure étrange. Elle sourit avec une légère ironie en constatant qu'il l'avait reconnue, et leva la main pour un autre verre de rouge.

-Oui, les légendes s'intéressent rarement aux autres légendes... Tout le monde cherche le moyen d'être unique, et la possession des titres. Je préfère néanmoins magicienne à sorcière.

Un petit regard entendu, et une moue un brin trop charmeuse...
Le serveur amena le verre de vin, elle le remercia du regard, avant de reconcentrer toute son attention sur lui.

-Je ne poserai pas de questions sur vous... Je pense que de toutes façons, vous n'y réponderiez pas. Pure curiosité, en revanche, que vous a t'on dit de moi?

Le vagabond parla, semblant plus amusé qu'effrayé. Le sourire d'Héléna s'accentuait pourtant au fur et à mesure qu'il en rajoutait en actions maléfiques, et princière, elle redressait le visage.
Il ne semblait pas prendre au sérieux la plupart des rumeurs, préférait voir que croire, et en cela, elle se félicita de l'avoir rejoint.
Il continua sa bière. Autour d'eux, les conversations reprenaient en intensité, quoique de nombreux regards étaient encore braqués sur eux.
Narik, sur le ton de la pure constatation lui révéla que la rumeur ne mentait pas sur un point au moins: son physique.
Une lueur plus sombre dans les yeux gris, vite effacée d'un battement de cil charmeur.
Il lui proposa de manger, avant de finir sa bière et appela le tenancier.

-Merci, Messire Méridor. C'est une délicate attention, mais j'ai tout ce dont j'ai besoin, répondit elle, en soulevant son verre de vin de quelques centimètres. Etrange qu'un homme qui se dise vagabond soit assez fortuné pour posséder une armure, de quoi se payer une chambre confortable, un repas correct et en plus, proposer à une dame de lui offrir ce qu'elle peut désirer... Vous ne devez vraiment pas être commun...

Ce n'était pas une vraie question, juste une esquisse, qui, si ses talents de manipulatrice était un bon moyen d'en savoir juste assez sur lui. Il devait être puissant. Assez pour se démarquer du commun des mortels. Pas assez pour ne plus écouter les rumeurs. Du moins pas encore.
Elle lui souria presque amicalement, attendant impatiemment sa réponse, dissimulée sous son masque de demoiselle amicale.

- Effectivement, c'est ce qu'on peu croire en me voyant. C'est vrai que j'ai assez d'argent pour me payer un repas et une chambre, mais cela je l'ai ganger, en faisant quelque mission... Et mon armure, je ne l'ai pas acheté. On voit bien que vous ne connaissez pas l'armure d'Angkor.

Il demanda au serveur arrivé de lui apporté une cuisse de sanglier grillé accompagné d'une petite sauce et de pomme de terre cuite dans la braise.

- Je vais vous conté l'histoire de son porteur alors...


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C'était il y a 25 ans, le 15 décembre plus exactement. Une femme charmante et amical mettait au monde le plus beau cadeau que lui avait offert son maris defunt il y avait quelque jour. C'était un beau garçon, robuste apparament. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'un esprit hantait l'armure de son amant et se transmettait de pére a fils et, disons que ils étaient obligés, ce n'était pas leurs choix. Donc 10 ans plus tard il reçue l'héritage maudit. Ensuite, il se fit rejeté de tous, de sa mére ,de ses amis. La seul personne qu'il fréquentait était Angkor, l'esprit de son armure. Alors il devient le vagabond, il oublia tous, toutes les personnes qu'il avait connue, se souvenant juste de son nom. Et par le file du temp il s'améliora en combat, devenant un guerrier hors pair et un beau jeune homme. Seulement cette armure... Tous le monde fuyait a son approche, "Le maudit" qu'on l'appelait. On racontait que tous ceux qui l'approchait était retrouvé mort ou vidée de toute leurs âmes, ils devenaient fou.
Mais le Vagabond n'avait pas de sentiment, enfin c'est ce que les autre pensaient, alors tuer ou transformer les gens, cela ne le dérangeais surement pas. Enfin il arriva a Adéroïc. Cherchant toujours ce qu'il cherchait, quelqu'un qui le comprendrait, qui l'approcherais, qui lui poserais des questions, et qui ne feraient pas comme les autres. Fuir des qu'il approche.

***********************************************

- Voila, l'histoire du porteur de l'Armure d'Angkor. Il existe bel et bien, puisque vous l'avez en face de vous en se moment. Le vagabond maudit.

Il était triste, sombre. Tous ce qu'il avait dit était vrai. Comment s'appelait sa mére, son pére, sa ville? il n'en savait plus rien. Il ne savait que deux chose, il s'appelait Narik Méridor, et il était le Vagabond a l'Armure Maudite d'Angkor.

Héléna s'acouda à la table, effectivement, il allait parlé. Il venait même de révéler une information capitale: le nom de la légende qui avait fait de lui la personne qu'il était.
Plutôt égocentrique de nature, la jeune femme était également orgueilleuse. Son arrivée en ville avait été relativement discrète, mais elle comptais bien rester un moment en Aderoïc... Tant d'âmes dans les rues... Tant de choses utiles à portée de main...
Et personne, personne n'aurait le droit de ternir son petit effet quand elle commencerait à agir. Personne.
Ou si elle devait vraiment partager la première place sur scène, ce serait avec un allié contrôlé.

Il lui raconta son histoire dans son entièreté, sans s'encombrer de détails, avec un ton sombre et triste.
Une passionnante histoire, d'ailleurs... une armure possédée... impliquait forcément une entité puissante.
Les yeux gris étincelèrent une autre seconde, avant qu'un battement de cil ne leur redonne leur expression habituelle.

Il achevait son histoire, amère, et la magicienne hésita un instant à poser une main sur la sienne.
Renonça. Il fallait se méfier des esprits. Les contrôler, c'était bien. Se faire contrôler, c'était dangereux.

-Allons... Ne prenez pas cette expression prostrée... Ce n'est pas comme si vous alliez me faire peur...

Un petit clin d'oeil, suivi d'une gorgée de vin, avant de reprendre:

-Une bien triste histoire..., commença t'elle dans un murmure.
Qui explique les gueux et leur réactions. Cependant, je ne suis pas sure que l'oubli du passé implique une malédiction. Au contraire... C'est plutôt un bon moyen de se concentrer exclusivement sur l'avenir, non?

Elle but une autre gorgée de son alcool couleur sang, interceptant un regard tinté... d'étonnement?

- En quoi vous croyez que cela n'a rien a voir avec la malédiction. Je sais mieux que vous ce que je dit... Mon passé a été effacé par Angkor, et je ne sais pas pourquoi... Je cherche juste quelqu'un qui poura me rendre ce passé, en chassant l'esprit...

Narik sentit l'armure se mettre en colére, son bras s'entoura de bleue... Il monta ,comme animé de sa propre vie, vers le cou du jeune homme et le serra...

* Angkor...oublierais tu... que tu es lié a moi... car je n'ai pas de descendance... je meurt, tu meurt*

** Toujours les bon mot Narik... Toujours... et ça m'énérve**

La main redevint normal...

- C'était une manifestation de Angkor... Il n'aime pas que je lui parle de ma quête... Il aime mon corps...

Le plat arriva. Il commença a manger avec des façons de prince... Puis il s'arréta.

- Voyez vous, je n'aime pas mangez en face de quelqu'un qui ne mange pas, je trouve ça discourtoie... Vous ne voulez pas manger quelque petite chose? Cela ne me géne pas de payez pour vous...

Il sourit doucement, sans en être vraiment conscient, il se sentait bien auprés de cette magicienne... Elle semblait charmante... Mais Angkor l'avertissait... Cette façon d'être, était ce une façade??? Pour l'instant elle ne lui avait fais aucun mal. Et même l'esprit pouvait se trompé, Héléna était peu être en fait trés amical et gentil... Mais il fallait attendre, le trop peu de temps qu'il la connaissait ne lui permettait pas de donner un jugement.

Son interlocuteur conserva son calme en lui répondant, puis sembla pris de tremblement dans le bras droit, qui se souleva et enserra sa gorge quelques secondes avant de se rabaisser, trembler encore une ou deux seconde, et se rabaisser.

Le sourire de la magicienne avait disparu, remplacé par une moue neutre, paraître trop blazée aurait été dangereux.
Narik s'expliqua, et la jeune femme sembla se détendre. Le plat arriva, empêchant toute possibilité de réponses directe, et son interlocuteur, qui ne ne laissait visiblement pas démonter par un esprit commença à manger, avec des manières bien trop rafinées pour être celles des roturiers.
Intéressant... Une armure d'or ne pouvait appartenir qu'à un riche. Un noble décédé il y avait de cela des années? Peut-être devrait-elle se renseigner, dans un futur proche...

Tout à coup, il s'arrêta, reprit la parole et la jeune femme se redressa, volontairement plus froide.

-Non, merci. Soyez sans crainte, j'ai pleinement conscience de votre courtoisie, et ma bourse n'est absolument pas vide.
Disons simplement que mener une vie comme la mienne demande des sacrifices...

Elle replaça à nouveau une de ses mèches, plus pour se donner une contenence qu'autre chose, avant de reprendre la parole, un ton plus bas.

- Mais vous avez mal compris ma précédente idée. Cohabiter avec un esprit n'est pas forcément quelque chose de destructeur ou une malédiction en soi... Dans votre cas, je présume qu'il vous assure quelques avantages. Espérance de vie rallongée, très probablement, si il se transmet de père en fils, comme vous l'avez dit... Forces décuplées? Et puis surtout, il vous apporte votre identité.
Grâce à lui, ou du moins en partie, vous êtes quelqu'un d'unique et dont on parle. Qu'est-ce que le passé? Vains souvenirs souvent amères qui ne font qu'alourdir l'âme... Néanmoins, je pense pouvoir comprendre votre quête...
Et les raisons de Angkor de la détester. Vu tous les efforts qu'il fait pour perdurer...
Méfiez-vous, Narik. A fouiller dans son passé ou le passé d'autrui, on trouve rarement ce qu'on espérait. Simplement les désillusions. Au destin,acheva t'elle en levant son verre avant de l'achever.


Elle espérait avoir éloigné l'esprit de son interlocuteur des raisons qui la poussaient à refuser tout ce qui était comestible, hormis le vin rouge.
Une bonne manipulatrice se débrouillait toujours pour avoir le moins possible à dire sur elle, et apprendre un maximum sur les autres, leurs ambitions, et les moyens qu'ils se donnaient pour aller au bout de leurs rêves...
Le tout était de savoir, maintenant, si Narik Méridor et son démon étaient naïfs ou fin calculateurs. Dans les deux cas, ce serait une information de plus..

Le temps passa, lui mangant son repas, elle pensant à autre chose.. Ils n'étaient pas entièrement naïfs. Simplement peu méfiants. C'était noté.
Ils sentaient bons, les plats qu'il avait commandé... Divinement bon.
Elle ferma les yeux un instant, tâchant de se représenter la saveur qu'ils devaient avoir... Renonçant au bout de quelques secondes à peine. Le passé était le passé.
Elle, elle aurait bien aimé l'oublier.. Ca devait avoir un goût délicieux, l'oubli... Un goût de liberté.
Il n'avait pas développé les avantages, encore moins les inconvénients de son armure.

Les secondes continuèrent de défiler, jusqu'à ce qu'il reprenne la parole, d'un ton qui se voulait anodin.

-Que pensez-vous qu'une personne comme moi puisse vouloir faire, ici? contra t'elle, amusée. Je viens blesser, tuer et dépouiller un maximum de personne, avant de lire tous les ouvrages de magie de la bibliothèque et pour finir, me volatiliser dans les airs, plus puissante et crainte que jamais.. Le genre de programme qui fait rêver, non?

Sourire angélique, et regard légèrement fanfaron. Mensonge ou vérité, il aurait suffi de poser la question.. Mais ce genre de chose ne se disait pas ni ne se demandait. Quoique...
Il conserva le silence, peut-être un peu trop déstabilisé. Le regard de la jeune femme redevint neutre, et elle baissa la tête.

-Non, pour être aussi franche que vous l'avez été, je viens simplement en ville pour me refaire une garde robe digne de ce nom, retrouver une vieille connaissance qui, parait-il serait ici, et retrouver quelque chose qu'on m'a volé il y a quelques temps. Ensuite, j'aviserai. Je ne reste jamais très longtemps au même endroit...
Et vous? Si c'est un exorciste que vous chercher, vous devriez partir tout de suite. Ces turlupins seraient même incapable de transformer du vin rouge en sang sans épuiser leur pseudo pouvoir.

Petite peur une seconde, la métaphore employée en référence aux exorcistes n'était pas forcément la mieux choisie, encore moins la plus discrète et la plus endormante pour la méfiance d'un homme...

Pourtant, Héléna avait réussi. Maintenant, il devait simplement la prendre pour une légende surfaite... Et c'était parfait. Il n'allait plus se méfier. Il n'avait pas compris.

Effectivement, il remettait ça, avec les confidences...
Plus de précisions... Racontées d'un ton neutre, comme si l'histoire qui passait par ses lèvres n'était pas la sienne, mais celle d'un inconnu ou d'une vieille connaissance qu'on croyait oubliée depuis longtemps et qui réaparaissait.
Son air devenait morose.. L'histoire touchait à sa fin.
La jeune femme se mordit les lèvres, réalisant qu'il pouvait la prendre pour cette personne.
Un frisson remonta le long de sa colonne.. L'amour..
Le meilleur moyen de souffrir, plus contraignant qu'un pacte avec des démons, plus mortel qu'une malédiction, et surtout, surtout, tellement plus imprévisible...

-Je.. Par amitié pour vous je ne peux dire qu'une chose. Nous avons tous les deux conscience du fait qu'il existe de nombreux moyens d'aimer, et de donner son coeur. Nous savons aussi que ce n'est pas quelque chose qui se commande et que certains êtres sont totalement dénués de sentiments profonds, n'est-ce pas?
Vous êtes si... candide. Je suppose que c'est dû au fait de parler à peu de personne mais... Vous devriez être plus prudent. Ne donnez pas votre coeur à quelqu'un qui vous le volerait. Vous seriez doublement dépendant, et ça, je ne le souhaite qu'à peu de personnes.

Héléna commanda un autre verre de vin... espérant que cette fois, le sang aurait un goût moins âcre dans sa bouche. Après tout... Elle aurait presque pu passer pour quelqu'un d'atentionné, ce soir là...

Narik se prit la tête, faisant sursauter légèrement son interlocutrice, sa bouche s'ouvrit, et elle pausa son verre comprenant qu'à nouveau, l'esprit se manifestait.
Ses traits déformés par une soufrance, il semblait manquer d'air... Avant de s'écrouler le visage sur la table.
Une pensée cynique s'imposa à l'esprit de la magicienne, qui ne put reteir un sourire réel, plus noir et ironique.
"Encore de la viandre froide inmangeable à table.. "
Le bruit attira à nouveau l'attention des gueux, et elle remarqua même une femme la remercier...
Naïve...
Elle ne tuait pas de cette manière là. Oh non..
Mais Narik se relevait, ou plutôt l'esprit qui occupait son corps, et qui, comme de juste, avait légèrement changé ses traits... Plus fins, les yeux d'un bleu tellement fort qu'il paraissait artificiel, et ses cheveux aux reflets indigos... Il n'en paraissait que plus beau, selon la magicienne.

La voix aussi, légèrement pls rauque était la dernière preuve d'une possession complète, il lui souriait, entre charmeur et carnassier.

-Vous en avez mis, du temps... Soit vous êtes un pauvre esprit faible, soit votre hôte à une force mentale plus importante que la plupart des gens. Qu'importe... Je suis honorée de vous rencontrer. Quant à contrôler Narik...

Il ne fallait pas être stupide. Si Angkor pouvait suivre les conversations de Narik, alors Narik les écoutait quelque part. Le sourire redevint moue charmeuse.

-..Je ne vois pas de quoi vous voulez parler... Vous me blessez, même... Je suis victime de ma mauvaise réputation, on dirait... Quant à avoir une conversation, à partir de maintenant c'est possible, et ces... personnes ne verront ni n'entendront rien. C'est magique, les magicienns, non?

C'était fatiguant, les esprits. Très très sensitifs... L'essentiel était dans le paraître, c'était l'humain qu'il fallait berner, l'esprit se serrait impossible.

-Vu... Ce que Narik m'a comté, je m'attendais à une âme plus noire... Allons, ne me toisez pas comme ça, et allez-y, dites donc ce que vous souhaitez me dire, murmura t'elle en caressant le pied de son verre.

Angkor possédait un sens de l'humour relativement étrange, entre l'autodérision, le cynisme et... la plus pure stupidité.
Héléna eut également un sourire ironique, sans s'autoriser à un éclat de rire... On ne savait jamais avec les démons.
Lui, par contre, ne se contrôla pas. Après avoir fait preuve d'un orgueil propre aux êtres immatériels, il laissait son côté obscur transparaître sans aucune pudeur.... et le sourire d'Héléna s'accentua.

Les esprits, elle en avait souvent fréquenté, de près ou de loin, plus souvent de près, d'ailleurs, et jusqu'à présent, elle avait réussi à se protéger de leurs influences les plus.. dérangeantes. Celui-la était puissant, mais pas dangereux. Pas pour le moment, du moins.

Battement de cil angélique, les doigts courrant sur le pied du verre. Un esprit possesseur pouvait-il ressentir comme un humain réel? Avait-il le sens du goût de son possédé? Avait-il des envies, autres que spirituelles?
Faim? Soif? Peur?

Déjà, Angkor reprenait, et la jeune femme se raidit, avant de le fusiller du regard, derrière ses sombres mèches de cheveux.

-Vous êtes un esprit, et moi une simple humaine, c'est très vrai. Seulement, je ne suis pas stupide, et c'est dommage pour vous. Personne ne se moque de l'enfer. Et les esprits possesseurs encore moins... Récapitulons, donc. Vous êtes le bon samaritin revenu du monde des morts pour prendre possession d'une armure et protéger ce pauvre Narik de l'influence plus que négative de son subconscient -qui vu sa puissance pourrait passer pour un troisième esprit- pour l'aider à accomplir une quête qui selon lui est due à un lavage de cerveau de votre part, et qui selon vous est probablement de l'auto-censure due à son subconscient où une autre entité encore, quoi qu'avec un seul corps à partager, ça doit commencer à faire beaucoup... Intervenir pour lui sauver la vie, lui fournir des pouvoirs qui lui valent sa réputation, et temps qu'à faire, des alliés potentiels qui l'aideront à se débarrasser de vous, et de ses problèmes subconscients. Waw, à ce stade, vous devenez mon héros...

Elle acheva son verre d'une gorgée rapide et d'un mouvement de doigt rapide, transforma le contenu restant en simple gouttes de vin.

-Quant à votre dernière question, je pensais que vous les esprits vous saviez tout?
Vous êtes bien un esprit masculin: vantard.
Maintenant parlons affaires: quel intérêt aurais-je à vous aider, en sachant que j'ai moi-même mon petit programme tout prêt et qu'à mes yeux, esprit, tu as autant de valeur qu'un escargot asthmatique?

Détourner Angkor de sa question initiale. Le pousser à parler. Eventuellement, le pousser à bout, histoire de voir à quel point il pouvait être puissant, et surtout, si il pouvait devenir un allié de taille...
Garder le contrôle, et ne rien faire qui pourrait coûter trop cher... Surtout.
En alchimie, le prix des choses était bien trop souvent élevé.
Elle sourit au serveur, qui emporta son verre sans sembler la voir et attendit la réaction du démon, avec le sentiment que la soirée à venir serait... mémorable.

Angkor ne cilla point

- Oui c'est bien ce que je pensais, du sang... Mais voyez vous, vous avez touché un point sensible. Effectivement, je suis un esprit, en tous cas j'ai l'impression... Car j'en est vue d'autre esprit, mais eux ne ressente ni sentiment rien ils copient juste leurs porteur, moi c'est autre chose, je ne ressens pas que ce que Narik ressens, j'ai mes propres sentiment, ma propre haine etc... Je suis peu être autre chose qu'un ....

Vide totale, l'esprit s'arrêta de parler.

**Narik ne t'avise plus de faire ça**

*Et bien Angkor, on raconte des sottises*

** Espèce de Gringalet insignifiant**

- Excuser c'était Narik... Il me fait ça à chaque fois que je parle de ma particularité et de mes doutes sur ma nature.

Il regarda Héléna...

- Voila en quoi vous pouvez m'aider... Regarder si je suis véritablement un esprit et si l'armure est mon domaine... Je me pose trop de question, et j’espérais rencontrer quelqu'un comme vous Héléna... En échange, je vous donnerais de l'argent, ou essayerai de vous aidez si vous avez des problèmes... quelquonque

Il sourit, bien qu'il sentait le mal en la magicienne, il y avait quelque chose... quelque chose qui lui permettait de lui faire confiance... Aveuglement confiance... Était il sous l'emprise de la belle? Il n'en savait trop rien....

Dans l'eau. La jeune femme cilla, son orgueil chatouillé par cette défaite verbale.
Angkor mordait pourtant partiellement à l'hameçon, sans approfondir davantage la question... Peut-être avait-il simplement compris...? Non. A moins de pratiquer la magie noire à bon niveau... c'était impossible.
Surtout, ne pas y penser. Tous les esprits n'agissaient pas de la même façon. Il fallait rester neutre, et tout irait bien.

Il parlait, et parlait de doutes qui firent hausser son sourcil droit à Héléna. Puis... Le silence. Le regard de son interlocuteur qui se faisait vide... Quelques secondes.
Elle replaça une longue mèche sombre avant de regarder le démon dans les yeux.
Une seconde passa, puis une autre, et une autre...
Troublants ces yeux cyan, ils étaient tellement... clairs. Tellement artificiel de par leur couleur qu'une fois qu'on les contemplait, on éprouvait une curieuse sensation, un mélange entre malaise et.. fascination.

-Je ne suis pas une fille qu'on paye, lâcha t'elle après quelques minutes de silence. Et mes problèmes, je les résous seule, comme une grande sorcière, il ne faut pas t'en faire pour moi. Ton prix ne me convient pas, Je veux plus, beaucoup plus...

Héléna n'aimait pas l'exorcisme, ni ce qui s'y rapportait de près ou de loin, peur de perdre son indépendance, probablement. Ou mauvais souvenirs, plus surement.
Mais il ne fallait pas penser à cela non plus... Voir plus loin, toujours plus loin...

-Ou tant pis pour toi.

Angkor semblait avoir anticipé sa réaction, car il souriait à présent.
Et visiblement, il tentait de la convaincre de l'aider en la rassurant et la flattant... Une magicienne telle qu'elle... Il ne savait pas ce qu'il disait.
Il ne devait pas s'y connaître, en magie... Car ce qu'il lui demandait était un exercice compliqué, qui requérrait d'une longue préparation, d'ingrédients, de conditions atmosphériques spécifiques, de formules.. Et rien ne garantissait une réussite. Si l'esprit était vraiment puissant... Il pourrait se dissimuler, et pour le voir malgrés tout... Héléna cilla. Ne pas penser à ça.

Il fallait se montrer dure en affaire, et rester fixée sur ses objectifs: obtenir une âme prête à équilibrer l'équation sans qu'elle n'ait plus à se sâlir les mains. Rien de moins, éventuellement du plus, si elle s'avérrait vraiment bonne négociante...

Les yeux de son interlocuteur se baissèrent, et ses paroles se firent hésitantes. Il semblait avoir lu, une fois encore, ses desseins... Ou pas.
Il parla de soif de vie, et la jolie noble fronça les sourcils.
Que connaissait-il, lui, de la soif, la vraie? Celle de l'eau fraîche d'un ruisseau de montagne, celle de vrai vin, rosé seulement, ou même blanc?
Il n'y avait rien à faire pour cette soif là, rien, et quand bien même...


Il cita une légende, écrite par un aède des temps anciens, et Héléna cilla, sans comprendre. Il replongea ses grands yeux cyan dans ceux de la magicienne, il continuait à développer sa pensée, seul, devant l'air détaché qu'elle affichait. Pourtant, il restait toujours ces hésitations... Il dût poursuivre un peu plus... Et les mains d'Héléna se crispèrent sur la table, alors que ses lèvres se pincèrent.

Il ne pouvait pas avoir compris, pas simplement en comprenant que son verre était rempli de sang... Mais qui? Qui avait été raconté ça? Qui avait-elle omis de détruire? Quelle âme devait-elle damner pour avoir été trop bavarde? Saleté d'esprit...
L'orgueil de la jeune femme lui hurlait de se lever, de changer en tas de cendre ce prétencieux qui osait la comparer à un esprit malade!

Elle avança son visage vers lui, les yeux brillants de colère.
Hésita un instant entre le choisir comme victime de cette nuit, et récupérer son armure, défendre son honneur bafoué en comtant son histoire, le duel remporté contre ce mage, qu'elle avait laissé agonisant dans un élan de lâcheté, et qui l'avait maudis dans ses derniers instants, d'un enchantement tellement lourd qu'il requérait la mort de son porteur... Le bougre avait été malin... Et elle, elle était devenu strictement hématophage... Raconter à Narik ou son esprit, ou son subconscient -parce que ce n'était toujours pas clair, cette histoire- et lui parler des trois jours où elle s'était traînée, sans rien pouvoir étancher, ni soif ni fin... Du temps qu'il lui avait fallu pour comprendre, et reprendre le dessus, des meurtres... et lui faire ravaler ses mots par duel magique, s'il le fallait...

Au lieu de ça, elle sourit avec toute son ironie.

-Tant pis.

Et mentalement elle rajouta un "Sois heureux que je te laisse la vie, et apprends à te taire, ou on se retrouvera vite, mais face à face."
Elle ferma les yeux, plasmodia trois mots d'un language incompréhensible, rouvrit les yeux, lui fit un clin d'oeil...
Son interlocuteur tenta de la retenir d'une main, mais celle-ci se referma juste sur la cape sombre de la jeune femme.



Héléna réaparu dans la chambre du deuxième étage qu'avait réservé un bourgeois de 10ans son aîné, quelconque dans son attitude comme dans son aparence. Il la regarda les yeux ronds, hésitant probablement entre l'hallucination et le rêve -cauchemard plutôt- éveillé.
Les yeux gris de la jeune femme se mirent à étinceler, alors qu'elle s'aprochait de lui, encore amplis de la colère la plus terrible.
Qu'importait ce type, elle ne le reverrait plus...
L'essentiel était d'équilibrer l'équation, avant de commencer à en payer soi-même le prix...

Elle commença à plasmodier d'autres mots, alors qu'une aura noire commençait à l'entourer.. En pensant à la nouvelle cape qu'il faudrait acheter.