Soirée pénible. (avant l'éxécution)

Invité

L'odeur de l'alcool lui arriva comme une claque, tandis qu'elle ouvrait la porte de l'auberge de l'ours endormi. Tàri plissa les narines, et réajusta la nouvelle cape qu'elle venait de dérober à un ivrogne endormi à l'entrée. Elle était légèrement trop grande, parfaite pour dissimuler parfaitement ses ailes noires, mais gênant ses mouvements. Or, dans une auberge mal famée comme celle-ci, il valait mieux être rapide à dégainer... Tachant de rester le plus neutre possible, Tàri s'avança vers le comptoir, et héla le tavernier, d'une voix hostile, sauvage, et grave :

-Ce que vous avez de plus fort.

Elle venait d'arriver dans cette ville, et déjà, Sareyn avait réussi à reprendre le contrôle. Il lui fallait du repos, pour se vaincre elle-même. Etrange.
Le temps que l'homme bedonnant se décide à tourner ses yeux porcins vers elle, la jeune fille avait détaillé entièrement la salle peu fréquentée. des rodeurs, des assassins...parfait, parfait. Se saisissant du verre crasseux, rempli d'un liquide fumant, Tàri le but d'un trait, et fit claquer sa langue.

-Alors...on se permet une petite folie, Tàri?
-Lâche-moi, Sareyn.
-Oh...aurais-je blessé ton honneur ? On peut réparer ça...
-Non, ce soir, c'est moi qui contrôle ce corps, Sareyn.
-Puisque tu insistes...Tsss tss tss...
-Naan !

Encore...Non, il ne le fallait pas...Pas ici, devant tant de gens...nan.. Un violent spasme la prit, et son verre valsa à l'autre bout de la pièce. L'autre tentait violemment de prendre le contrôle du corps unique... Tachant de rester le plus indifférente possible, Tàri demanda rapidement au barman :

-Une chambre...vite...
-Par ici, Mademoiselle, rétorqua l'homme, qui semblait intrigué par le ton douloureux de la cliente en face de lui.
-Dépêchez-vous!

Tàri se tenait la poitrine, à l'endroit où se situait le coeur, et toute sa volonté était dirigée contre Sareyn, pour l'empêcher de reprendre le contrôle. Elle suivit tant bien que mal le barman, qui lui indiqua les escaliers, une chandelle à la main. Trop lent...il était trop lent...Elle n'y arriverait pas...

-Tu n'y arrivera pas, je suis plus forte, Tàri...
-Non... Je te vaincrais, si forte sois-tu.
-Nous ne sommes qu'un. Tu ne peux me tuer, rappelles-toi...

La jeune fille, sentant la puissance de l'autre commencer de contrôler ses mouvements, bouscula le tavernier, et monta quatre à quatre les escaliers. Arrivant dans un couloir donnant dans les chambres, Tàri s'adossa un instant au mur, affaiblie. Un spasme plus violent que les autres la plia en deux, les bras autour des côtes. Sareyn allait arriver...Et les autres clients pouvaient toujours la voir, par la mezzanine plongeante.
Se dissimuler...
Titubant vers la porte la plus proche, Tàri entra dans la chambre. Le noir l'empêchait de voir si elle était vide ou pas. Tant pis. C'était trop tard. Tombant à genoux, Sareyn et Tàri luttaient violemment l'une contre l'autre, pour avoir le contrôle du corps. Les ailes déchirèrent l'étoffe de sa
cape, et se déployèrent brusquement, l'éclat de la lune réverbéré dans
les plumes noires.
Le combat prit fin. Sareyn releva la tête, et sourit. Ses yeux réduits à l'état de fentes brillaient, reflétés dans la fenêtre crasseuse de la chambre. Les ailes dans son dos lui conféraient un sentiment de puissance inassouvi. Elle voulait le pouvoir, à présent. Mais, derrière son dos, un bruit de mouvement se fit entendre, vers le fond de la pièce, vers le lit. D'une voix déformée, et distordue, Sareyn dit:

-Qui est là ?!

Aridna entre discrêtement dans l'auberge, se faufilant avec habileter entre les ivrognes et les bouffons de l'auberge. La femme avait décider de rentrée, épuiser par sa journée sous le soleil. Sans se préocuper de ceux qui l'entouraient, elle monta les marches qui menaient à l'étage, là où se situt les nombreuses chambres de l'auberge. La femme chercha quelques seconde la chambre qui lui avait été louée. Dans un mouvement lourd, elle dévérouilla la porte qui gardait l'entrée de la petite pièce. Composée de quelques meubles, la chambre était modste mais confortable. Aridna déposa ses effets personnels sur une petite table. Elle retira ensuite ses bottes et son long manteau nooir. Sans prendre la peine de retirer le reste, elle s'étala sans manière sur le lit. Elle ne chercha pas à se couvrir d'une des couvertures. Le sommeil s'emparait tranquillement d'elle.

Alors que tout était noir et silencieux, la porte de sa chambre s'ouvrit. Dans un seul mouvement, Aridna se reveilla, alerté par l'intrusion. Ses nuit passée dans la fôret l'avait grandement aidé à sentir toute présence. Sans faire de bruit, la femme essaya de voir qui pouvait bien être là. Elle entendit alors quelqu'un. Ne voyant pas où elle allait, Aridna accrocha la petite table près du lit. Ce petit accrochage sembla avoir fait plus de bruit qu'elle ne l'espèrait.

-Qui est là ?!

Aridna ne répondit rien. Si c'était quelqu'un qui lui voulait du mal, elle préférait ne rien dire et se préparer au cas où elle attaquerait. La femme dirigea tranquillement son bras vers son arc, espèrant y arrivé avant que l'autre ne la repère.

Invité

Pas de réponses. Juste l'infime bruit de l'arc qui se tendait. Sareyn, aux aguets, dirigea ses longs doigts diaphanes vers la dague dissimulé dans son dos. sans bruit, elle replia ses ailes autour d'ailes, formant une sorte d'écran protecteur, contre toute attaque. Ses membres tiendraient le coup. Après tout, elle s'était toujours défendue de la sorte, lors d'attaques.
L'être ailée sourit, entourée de cette obscurité qu'elle aimait tant. Sans Tàri dans les pattes...elle pouvait tout faire.
Le silence qui l'environnait se faisait pesant, et l'envie de voir le sang couler la reprit. Tout être qui se trouvait sur son chemin devait être tué. Machiavélique et sournoise, Sareyn passa le doigt sur le fil de sa dague, et lança à nouveau :

-Montrez-vous !

Toujours pas de réponses. L'autre sourit encore plus. Elle était crainte, elle le savait, par la personne qui se tenait dans la pièce. Quelle sensation agréable...
Et bientôt, elle aurait le monde à ses pieds...
Enfin, pour le moment, il fallait se débarrasser de cette situation gênante. Prenant la chandelle qui traînait sur la table la plus proche, elle sortit un briquet d'étoupe d'un pli de sa tunique déchirée, et l'alluma.
La faible clarté éclaira la pièce, montrant ainsi une jeune femme, de l'autre côté, qui la tenait en joue de son arc.
Chaque plume noire ébène de ses ailes reflétaient en mille fois la petite flamme, et baignait son visage squelettique d'éclats albâtres et terrifiants.
D'une voix sournoise et pernicieuse, malgré la situation tendue, l'autre répéta:

-Qui êtes-vous?

-Arrête, Sareyn, rends-moi ce corps!
-Toi, tais-toi, j'ai la situation en main.
-Tu vas la tuer, oui!
-J'ai dit tais toi!

Trop faible...La petite Tàri était bien trop faible pour tenter de faire face à la puissance de son autre moitié noire...

Aridna avait enfin réussit à atteindre son arc sans faire de bruit. Elle ne savait pas si l'inconnue savait vraiment qu'elle était là, mais elle ne prendrait aucune chance. Dans un mouvement, elle prit une de ses flèches et l'encocha prête à tirer à la mondre attauqe de la part de la personne qui se trouvait dans sa chambre. Qund une flamme prit forme, le spectacle qui s'offrait devant elle la laissa sans voix. Des ailes. La personne qui était entré dans la pièce vait de grandes ailes noires. Aridna ne bougea pas pour autant. Sa surprise passée, elle tira d'avantage sur la corde entre ses doigts. La femme scruta quelques instant la créature davant elle. Elle avait le visage d'une jeune fille, mais quelque chose qui émanait d'elle laissait croire qu'elle savait très bien se défendre et qu'elle n'hésiterait pas à attaquer.

-Qui êtes-vous?

La question de la fille passa deux pied au dessus de sa tête. Peu importe les questions que la fille ailée lui demnderait, elle n'avait pas l'intention de lui répondre.

Invité

Et encore cet air intrigué quant à la vue de ses ailes noires...
Répandre la terreur était si...sombre et machiavélique. A l'image de cette moitié de corps...
Et toujours la flèche, qui la visait. dangereux.

-Je ne vous veux pas de mal. Baissez votre arc.

Toujours aucune réponse. Décidément...
Bien qu'étant sadique, Sareyn n'était pas téméraire. Mieux valait ne pas aggraver son cas, et se faire passer pour moins méchant qu'elle n'était.
Lentement, elle déploya ses ailes, et se baissan faisant glisser sa dague à terre.

-Je ne vous veux pas de mal.

Aridna tenait toujours son arc, prête à tirer. Elle ne savait pourtant plus ce qu'elle devait faire. Tirer ou abaisser son arc, la laissant son grand défense?

-Je ne vous veux pas de mal. Baissez votre arc.

Aridna ne bougea pas. L'idée que si elle baissait sa défense, permettait à l'inconnue de l'attaquer ne la réjouissait pas. Sur un ton plus insistant, la jeune fille lui dit qu'elle ne lui voulait pas de mal et comme preuve, elle déposa sa dague sur le sol. Devant cet acte, Aridna abaissa son arc, mais le garda tout de même avec elle. La femme se décida enfin à parler.

-Pourquoi vous-êtes vous introduit dans cette chambre?

C'était la première question qui lui traversa l'esprit. Elle ne voulait pas savoir son nom, pas pour le moment en tout cas.

Invité

L'inconnue baissa son arc, signe qu'elle ne voulait pas le combat. Sareyn sourit, et ses doigts coururent le long de son dos, à la recherche de sa deuxième lame. Maintenant que l'ennemi était sans défense...

-Non, tu ne la tueras pas, Sareyn!
-Tiens, te revoilà, toi. Tu faisais dodo?
-Arrête, tu sais très bien que je suis là.
-Pourquoi je la tuerais pas ? J'ai bien le droit de me faire plaisir...
-Nan!

A nouveau, la jeune fille se plia en deux, en proie à une vive douleur. Ses ailes se convulsèrent nerveusement, envoyant valser un vase, qui se brisa en mille morceaux. La lutte des deux volontés était si rude qu'elle tomba à genoux, la tête dans les mains.
Sareyn, bien plus puissante, conservait le contrôle du corps, et ses doigts se firent plus ferme encore sur le manche de la dague, pointée à présent vers le sol, éclairé par la flamme de la bougie.

-Tu n'y arriveras pas...
-Je lutterai, Sareyn, jusqu'à épuisement si il le faut, mais tu ne tueras pas cette femme.
-Voyez vous ça...Sauveuse de demoiselles en détresse...ça fait pitié.

Révulsée, la jeune fille se tordit en deux, et les deux fentes qui lui servaient d'yeux fusillèrent l'inconnue du regard. Les ailes se rabattirent autour de leur propriétaire, et la dissimulèrent à la vue de la femme...
Tàri luttait, et le choc des deux volontés faisait se tordre le corps unique qui les emprisonnait.
Tàri...
Puis de nouveau Sareyn...

Mais aucune ne reprenait le dessus...
Tàri tendit toute la volonté dont elle était capable, se sachant bien moins puissante.

-Vas t'en, Sareyn, vas-t'en!
-Tu sais quoi, je vais te laisser te débrouiller avec cette situation embarassante, on va voir comment tu t'en sors...Tss tss tss.

La pression se fit tout à coup moindre. Les ailes, tendues dans l'effort, se relâchèrent brusquement, et Tàri se releva. La femme avait tout vu. Absolument tout. C'était pas son jour....

-Je pensais la chambre vide. A cause de ce que vous venez de voir.

Aridna avait baiser son arc, mais elle avait vite regretter son choix. Elle avait vu la jeune fille glisser l'une de ses mains dans son dos et réapparaître avec une lame, un poignard. La femme eu à peine le temps de relever quelque peu son arc que la fille étrange devant elle se plia en deux. Elle tomba ensuite à genoux, pliant sous la douleur.
Je n'ai pourtant rien fais, pensa-t-elle.
Aridna était déchirer entre si elle devait aller aider cette pauvre créature qui se tordait de douleur où la laisser là, à la merci de la douleur qui la rongeait. Elle n'eut pas le temps de prendre une décision que la fille s'entoura de ses ailes protectrices. Elle n'y pouvait plus rien maintenant. Elle devrait se débrouiller seule. Une nouvelle interrogation surgit dans sa tête.
Pourquoi a-t-elle sorti sa dague si elle disait ne me vouloir aucun mal? Voulait-elle simplement m'amadouer pour que je baisse mon arc pour ensuite m'attaquer?
Alors qu'elle réfléchissait toujours à la question, la jeune fille se décida à déplier ses ailes. Aridna observait avec un regard un peu détacher la fille devant elle. C'est sa voix qui la ramena à la réalité.

-Je pensais la chambre vide. A cause de ce que vous venez de voir.

Aridna ne réagit pas immédiatement aux paroles de la fille. Elle continuait de la regarder, aucune expression dans ses yeux.

-Pourquoi t'es tu tordu ainsi de douleur alors que je ne t'ai rien fais?

Aridna, toujours sur ses gardes attendit la réponse qu'allait bien pouvoir lui fournir la jeune fille.